Rappelons que la surdité est un handicap invisible qui affecte le quotidien de près d’environ 45 000 personnes sourdes et malentendantes dans la région dont plus de 600 vivants avec une surdité profonde. Les personnes sourdes, pour avoir accès aux informations et services courants de notre société, sont extrêmement dépendantes de leur entourage ou des moyens adaptés pour des fins de communication (interprète, service relais Bell, les techniques de lecture labiale, etc.). La télédiffusion, le téléphone, une messagerie sur boîte vocale, un formulaire, un cellulaire, une lettre, etc. sont autant de barrières à expliquer et à pallier pour les Sourds gestuels.
Plusieurs recherches avancent que 85% des personnes sourdes voient leurs difficultés décuplées et n’auront guère la chance de pouvoir s’intégrer comme citoyennes et citoyens à part entière. Elles ont tendance à s’isoler de la communauté « entendante » et quand elles en ont la chance, elles se réunissent exclusivement entre elles et demeurent en marge de la société.
En alphabétisant ces personnes, nous levons un premier obstacle à leur intégration sociale comme citoyennes et citoyens à part entière. Sans la lecture et l’écriture, on assiste à la marginalisation de ces personnes. Trop souvent, les personnes sourdes n’ont accès qu’aux « services offerts aux Sourds par les Sourds » (parce qu’accessibles dans leur langue) et elles ne fréquentent que les associations de personnes sourdes. Nous leur ouvrons donc une porte sur la communauté « entendante »: à la la Maison des mots, les personnes sourdes vivent une inclusion tant au niveau de la formation qu’au niveau des activités de l’organisme en général.